Entrepreneurs : qu’est-ce qu’un super Business Plan ?

Bastien Scotti
By
Bastien Scotti

Le Business Plan (BP) est essentiel et doit être considéré comme un outil au service du business. Chez Super Capital, on sait qu'un BP est très technique et essentiel pour les porteurs de projet. Si tu cherches à construire ton Business Plan, tu es au bon endroit. 

Qu’est-ce qu’un BP ?

Le “Business Plan” permet de mettre à plat la stratégie commerciale et financière d’une entreprise au passé, au présent et au futur. Sa mission ?

Convaincre son destinataire de la bonne santé d’une entreprise et de la rentabilité du projet à un horizon déterminé. Il est construit lors de la création d’une entreprise avec un objectif : permettre aux entrepreneurs de présenter et piloter l’ambition de leurs projets.

Quand est-ce qu’on présente un BP ? Généralement, lors d’une levée de fonds auprès des investisseurs ou des banques. Et pour les convaincre, un BP doit être clair et concis. Il comporte énormément de données, alors le but n’est pas d’y noyer ton interlocuteur. Au contraire, il s’agit de le guider pas à pas pour lui présenter les tenants et les aboutissants de ta boîte !

Tu devras donc pouvoir l’adapter à ton interlocuteur :

1. Pour toi et le pilotage de ton activité : 

Pour ce BP, il faut adopter un scénario équilibré, qui soit le plus proche possible de la réalité. Ce sera ton outil de pilotage et de gestion favori pour y voir plus clair et suivre ton activité afin d’anticiper tes besoins. Il doit pouvoir te permettre d'avoir une visibilité claire sur les points suivants :

  • Ton chiffre d'affaires facturé VS encaissé sur l'exercice en cours ;
  • Tes charges et décaissements à prévoir ;
  • Ton niveau de trésorerie projeté ;
  • La déduction de ton runway de cash (le moment où tu seras à court de cash).
  • Tes principaux KPI'S à suivre : ARR, MRR, CAC, LTV, etc. 

Avec un bon BP de pilotage, tu n’auras donc plus de surprise, notamment en termes de trésorerie. En effet, la deuxième raison la plus fréquente d’échec des start-ups s’explique par une mauvaise gestion de la trésorerie et donc des besoins en cash non anticipés… Convaincu par son utilité ? 

2. Pour lever des fonds en equity auprès d’investisseurs : 

Dans un BP de levée de fonds, il faut présenter une vision optimiste orientée croissance qui reflète tes ambitions. En le parcourant, les VC doivent rapidement pouvoir comprendre et analyser ton business model et ta stratégie. L’objectif est de donner envie aux investisseurs de rejoindre ton aventure ! Attention tout de même à ne pas mettre des chiffres irréalistes car ils seront challengés. Par exemple, si tu présentes dans ton deck que ton marché est de 100 millions d’euros et que tu ambitionnes dans ton BP de faire 50 millions de chiffre d’affaires dans 5 ans, il faudra justifier comment tu deviendras le leader incontestable de ton marché. 

3. Pour faire une levée non-dilutive auprès des banques : 

Là, c’est tout le contraire ! Il faut présenter une vision conservatrice, qu'on appelle normative ou “bon père de famille”. Le BP pour une levée de fonds non-dilutive est plus orienté rentabilité (à moins de 24 mois idéalement). Pourquoi ? La banque va stresser tes chiffres pour s’assurer que tu es capable de rembourser son emprunt quels que soient les scénarios.

Stresser son BP ? C’est un exercice qui consiste à simuler des conditions économiques et financières ultra-pessimistes (pas de croissance de CA, charges fixes maintenues). Ce test est fait pour étudier les conséquences sur ta trésorerie et la résilience de ton business model (dans ce scénario, fais particulièrement attention à tes cash flow !)

Comment construire un BP ? 

La recette à respecter pour un BP bien construit : 

Un bon BP part toujours d’hypothèses précises et posées au préalable.  

  1. Positionne tes hypothèses de chiffre d’affaires dans un onglet : 
  • Mode d’acquisition client : Budget Marketing et CAC, Recrutement Sales et taux de conversions, etc. 
  • Hypothèses de Pricing. 
  • Hypothèses sur ton portefeuille clients actifs : période d’engagement, churn, etc. 
  1.  Positionne tes hypothèses de charges propres à ton business model (OPEX)  :
  • Charges directes ou indirectes : Marketing, R&D, Sales, etc. 
  • Charges fixes : loyers, sous - traitance, abonnements. 
  1. Construis ton CA en compilant tes hypothèses placées en premier lieu. 
  2. Construis un onglet où tu projettes tes OPEX (dépenses d’exploitations). 
  3. Définis ton plan de recrutement RH (personnel à date, recrutement prévu, coût des formations etc..). 
  4. Positionne les investissements à prévoir (CAPEX) : achat de bureaux, ordinateurs, etc. 
  5. Pose ta stratégie de financement :  emprunt (pour calculer l'échéancier de l’endettement), Compte Courant d’Associé, subventions, etc. 
  6. Compile ces informations dans ton P&L (compte de résultat prévisionnel) ainsi que dans ton TFT (Tableau des Flux de Trésorerie). 
  7. Projette ton bilan prévisionnel. 
  8. Construis un executive summary : une synthèse de ton BP avec quelques metrics et un plan de financement. 

Le BP : une suite de dominos

Visualise cela comme une narration : il doit exister un fil rouge et une suite logique entre chaque partie.

Tout commence avec (1) le paramétrage de l’onglet hypothèse qui (2) se déverse dans les onglets de CA, d’OPEX, de RH... pour, enfin, (3) retrouver une synthèse dans les onglets d’état financier (P&L, TFT, BILAN). Il faut évidemment garder en tête que le but de tout cela est de convaincre ton interlocuteur que tu es capable de rembourser un emprunt ou de faire fructifier son argent. Ainsi, plus ton BP est crédible et bien justifié, plus tes interlocuteurs pourront se projeter avec. 

Quelques conseils

Et pour finir en beauté, on te donne quelques conseils pour construire un bon BP :

  1. Garde en tête qu’il n’y a pas qu’un seul BP pour le même projet. Il y a peut-être une seule structure mais il y a différents scénarios !
  2. L’historique financier de ta société doit absolument être intégré et à jour dans ton BP. Assure-toi de cadrer avec ton réel (chiffres d’affaires, trésorerie, Clients, etc.). 
  3. L’erreur la plus commune est de présenter seulement un P&L ou un tableau de flux de trésorerie sans expliquer les hypothèses derrière. Il faut que les banquiers/investisseurs puissent se projeter et se sentir en sécurité.
  4. Vérifie que ton niveau de trésorerie projeté assure un bon matelas de sécurité. Pour cela, il faut construire un TFT avec une vision mensuelle sur le cash. 
  5. Anticiper la masse salariale future de ton entreprise et l’adapter à ton interlocuteur. S’il s’agit d’un BP pour une banque, il ne faut pas projeter trop de recrutements rapidement. A l’inverse tu peux être ambitieux pour BP de levée de fonds.
  6. Faire un tracking mensuel des résultats de l’entreprise. C’est un smart move ! Cela permet aux investisseurs et aux banques de suivre le projet de façon claire et donc de gagner leur confiance. 
  7. Un bon BP, c’est déjà beaucoup de pages et de chiffres, alors il doit être simple et lisible. Pense : S-Y-N-T-H-É-T-I-Q-U-E !

On vient te donner quelques clés et précieux conseils pour construire ton BP. Si tu n’es pas du tout familier avec cela, tu peux te rapprocher d’experts comme Super Capital. N’hésite pas à nous contacter.

Ces articles pourraient vous intéresser